Oubliez les chiffres, les records ou les anecdotes de vestiaire : le genou, ce n’est pas qu’un simple point d’appui. C’est une charnière de haute précision, et le ménisque en est la pièce maîtresse, silencieuse mais indispensable.
Le ménisque, ce petit croissant de cartilage niché au cœur du genou, agit comme un amortisseur discret. Deux par genou : l’un interne, tourné vers l’autre jambe, l’autre externe, chacun jouant son rôle pour soutenir le poids du corps et stabiliser la jambe. Si les ligaments croisés relient les parties haute et basse du genou, les ménisques, eux, encaissent les chocs du quotidien, que l’on soit sportif aguerri ou simple marcheur.
L’importance du ménisque dans le corps
Impossible d’ignorer la place qu’occupe le ménisque dans la mécanique humaine. Sollicité à chaque pas, pivot ou descente d’escalier, il absorbe les contraintes mécaniques. Mais il n’est pas invincible. Un faux mouvement, un effort excessif, et le cartilage peut céder. Les blessures du ménisque, fréquentes, se manifestent souvent par des douleurs vives et parfois une gêne persistante, qui transforme chaque mouvement en défi.
Pour chaque genou, on compte deux ménisques : à l’intérieur, le ménisque interne, et à l’extérieur, le ménisque externe. Le risque de blessure plane en permanence, surtout lors d’activités physiques impliquant des changements de direction rapides ou des pivots soudains.
La lésion méniscale
La lésion méniscale figure parmi les blessures les plus répandues du genou, principalement au niveau du ménisque interne, constamment sollicité lors des déplacements latéraux ou des arrêts brusques. Les atteintes prennent plusieurs formes, qu’il convient de distinguer pour mieux comprendre ce qui se joue dans l’articulation.
Voici les principales formes que peut prendre une lésion méniscale :
- Fissure dans le cartilage du ménisque
- Pincements douloureux
- Déchirure partielle du ménisque
- Rupture complète, où le ménisque se retrouve littéralement sectionné en deux
La rupture complète, parfois appelée “anse de seau” par les spécialistes, ne laisse aucune place au doute : la douleur intense impose l’arrêt immédiat de l’activité.
Les symptômes de cette lésion
Plusieurs signes doivent alerter sur la présence d’une lésion méniscale. Souvent, la douleur se concentre sur le côté du genou, là où le cartilage a cédé. Un pincement lancinant, une gêne qui ne disparaît pas, des mouvements limités… Autant d’indices qu’un examen médical devient nécessaire.
L’IRM reste la référence pour établir le diagnostic, mais certains signes concrets peuvent déjà mettre la puce à l’oreille. En palpant le genou, une douleur localisée sur le côté, différente de celle provoquée par une atteinte des ligaments croisés (plutôt ressentie au centre), oriente souvent vers un souci méniscal. Parfois, c’est le gonflement du genou qui trahit le problème, en particulier s’il survient sur le côté externe ou interne.
Un autre symptôme ne trompe pas : le blocage du genou. Si l’extension complète devient impossible, il s’agit souvent d’une fissure profonde, voire d’une rupture en “anse de seau”. Dans ce cas, chaque tentative de redressement se transforme en épreuve impossible.
Quelles sont les causes d’une lésion méniscale ?
Les blessures du ménisque ne se limitent pas aux terrains de sport, mais c’est là qu’elles frappent le plus. Les disciplines qui sollicitent le genou par des changements de direction répétés, football, basket, rugby, exposent particulièrement à ces lésions. Le surpoids, l’âge ou un faux mouvement en se relevant trop vite peuvent aussi déclencher la blessure.
Les lésions traumatiques
Chez les sportifs, c’est la lésion traumatique qui prédomine : un choc soudain, un pivot mal négocié, et le ménisque encaisse le coup. La douleur ne tarde pas, souvent accompagnée d’un gonflement rapide et d’une difficulté à marcher.
Les lésions méniscales dégénératives
À l’inverse, les lésions dégénératives s’installent lentement, conséquence directe de l’usure naturelle du cartilage. L’arthrose figure en tête des facteurs favorisants. Ici, pas de choc brutal, mais une dégradation progressive qui finit par rendre la marche douloureuse. Dans certains cas, une arthroscopie peut s’avérer utile pour confirmer le diagnostic.
Une chirurgie s’impose parfois, notamment lorsque la douleur ou le blocage persistent malgré les traitements conservateurs.
Les examens médicaux pour diagnostiquer une lésion méniscale
Quand la douleur s’invite durablement dans le genou, le médecin entame une véritable enquête. D’abord, l’observation : un genou enflé, rouge ou présentant une mobilité réduite oriente déjà le diagnostic. Il peut demander d’effectuer des mouvements spécifiques, à la recherche du moindre signe d’aggravation.
Si l’examen clinique ne suffit pas, une radiographie peut être prescrite pour examiner plus en détail la structure osseuse et cartilagineuse du genou. Ce premier bilan permet d’écarter d’autres causes possibles.
L’IRM, elle, offre une vision précise de l’intérieur du genou. C’est souvent ce cliché qui révèle la lésion, parfois invisible sur les autres examens. Les professionnels de santé s’appuient sur cette imagerie pour décider de la suite à donner.
En attendant le verdict, mieux vaut éviter de forcer sur l’articulation. L’exercice physique intense peut aggraver la blessure et compliquer la récupération. Seul un professionnel pourra orienter vers le traitement le plus adapté.
Les traitements possibles pour soigner une lésion méniscale
Face à une lésion méniscale avérée, le choix du traitement dépend de plusieurs paramètres : nature de la blessure, sévérité, âge du patient, niveau d’activité physique… Dans les formes bénignes, un repos adapté, parfois accompagné d’anti-inflammatoires, suffit à apaiser la douleur et permettre une récupération progressive.
En cas de symptômes marqués ou persistants, l’intervention médicale devient incontournable. Plusieurs options sont envisageables :
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens : ces médicaments réduisent l’enflure et atténuent la douleur, facilitant la remise en mouvement du genou.
- Rééducation par la physiothérapie : des exercices ciblés renforcent les muscles autour du genou et améliorent la stabilité articulaire, accélérant ainsi la guérison.
- Injections de corticoïdes : elles peuvent soulager temporairement les symptômes, mais ne règlent pas la cause profonde de la blessure. Leur usage reste limité, réservé aux situations particulières.
Dans les cas où la douleur persiste ou lorsque la mobilité du genou est compromise, la chirurgie s’impose. L’arthroscopie permet de réparer ou de suturer le ménisque abîmé ; en dernier recours, une ablation partielle ou totale peut être envisagée, avec le risque à long terme de favoriser l’apparition de l’arthrose.
Devant une douleur tenace ou un doute persistant, consulter rapidement un professionnel de santé reste la meilleure option. Il saura établir un diagnostic précis et proposer la solution la plus adaptée à la situation.
Parce qu’un genou négligé, c’est parfois tout un équilibre qui vacille. Agir tôt, c’est donner à son corps toutes les chances de retrouver sa liberté de mouvement. La prochaine fois que le genou grince ou rechigne, souvenez-vous : ce petit croissant de cartilage n’a rien d’anodin.

